L'après

Le voyage comme thérapie.

Environ un mois après le décès d’Aedan, le besoin de partir s’est fait sentir. Rester constamment dans l’appartement où il aurait dû vivre devenait de plus en plus insupportable.

Par un heureux hasard, je disposais depuis quelques mois d’un réseau de personnes proposant de la garde de maisons et/ou d’animaux. Me vint alors une idée : “Et si je publiais une annonce me présentant et proposant mes services ?” C’est donc ce que je fis, espérant pouvoir partir le plus longtemps possible, mon congé maternité me laissant beaucoup de temps devant moi.

J’eus rapidement quelques réponses. Plusieurs destinations s’offraient à moi : la Basse-Normandie et les alentours de Nantes. Finalement, la proposition en Basse-Normandie est tombée à l’eau mais une autre dans le Vercors se présenta. Mon trajet se transforma alors en “tour de France”. Suivirent ensuite des propositions dans la Haute-Marne et en Belgique. Mon objectif “tour de France” se transforma alors en “tour d’Europe”.

Je partis début juillet, accompagnée de mes deux chats et de ma vieille voiture. L’expédition commença à Rouen, chez de la famille. Je me rendis ensuite à Valenciennes, chez des amis.
Mi-juillet, la véritable aventure débuta. Je pris la direction du Vercors, où j’allais garder un logement pendant deux semaines. Cette région fut, pour moi, un véritable coup de cœur.
Fin juillet, je continuai mon “tour de France” en allant chez mes parents, dans le Var. Puis, à la mi-août, je dus annuler mon séjour à Nantes.
Je suis alors rentrée deux jours chez moi, notamment pour pouvoir y déposer les chats, et repartis une dizaine de jours près du lac du Der. Ce périple se termina le 26 août.
Enfin, j’eus l’occasion de découvrir la Belgique pendant une semaine en septembre.

Cette aventure m’a permis beaucoup de choses, tant dans la traversée du deuil que sur moi-même. En effet, ça a été l’occasion de m’évader de ma nouvelle réalité de maman qui devenait trop dure à supporter au quotidien, tout en ayant des temps entourée de mes proches et d’autres où j’étais seule. L’alternance de ces moments a participé à me faire retrouver un équilibre, notamment en écoutant mes besoins les plus profonds.
Toutefois, ce voyage m’a également permis de me dépasser continuellement. En faisant des randonnées merveilleuses dans le Vercors, dont la plus longue d’environ 14 km au lac de Monteynard. En me reconnectant à une partie de moi en liant mes deux passions : le voyage et la photographie, mise de côté environ un an plus tôt. En apprenant à m’occuper de divers animaux tels que des canards, des lapins et des poules mais aussi en trouvant des chatons abandonnés et en faisant toutes les démarches pour les ramener chez moi et devenir leur famille d’accueil dans l’attente de les voir adoptés.
Enfin, j’ai eu l’occasion de rencontrer des personnes infiniment gentilles et bienveillantes m’ayant fait confiance du début à la fin pour prendre soin de leurs animaux adorés et garder leur maison.

Bien sûr, pendant tout ce périple Aedan était avec moi, dans ma tête et dans mon cœur, et ce fut la première occasion d’honorer la plus belle promesse faite de toute ma vie. Celle de vivre pour deux.

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